Le planeur

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2/ Le sandow - Récit 1999

UNE AUTRE FACON DE VOLER ... !

 ... «  LANCER LES PLANEURS A L’ELASTIQUE ».

                                                                            par Peter Urscheler

 Il y a un an (voir la Li.67),  je vous ai fait un compte rendu de la séance de lancer de planeurs au sandow organisée par les archéovélivoles Suisses sur le terrain de Neuchâtel. Il s’agissait alors d’une simple séance d’entraînement destinée à qualifier les pilotes pour un futur décollage sur site de montagne.

 Suite logique, cette année l’OSV (« Oldtimers Segelflug Vereinigung » qui est un peu l’équivalent de Dédale en Suisse) a organisé, pendant le week-end du 18 et 19 septembre une opération de décollages en montagne.

 Le site choisi : Mauborget village du Jura Suisse situé 1160 mètres d’altitude et à environ 8 km au nord d’Yverdon (à vol d’oiseau ... mais beaucoup plus par la route !). 

On m’avait donné des explications pour trouver le champ retenu et fidèle à mon habitude, j’arrive avec un peu d’avance. Je suis même le premier. Un doute m’envahit doublé d’inquiétude : rien à voir avec un terrain d’aviation. Pour faire voler des modèles réduits c’est parfait, mais avec nos machines grandeur nature... !. Je compte mes pas pour confirmer les impressions visuelles. En lisière d’un bois, c’est pas grand et en plus plein de bosses, sans oublier le dévers, les clôtures et les arbres à courte distance... Un peu plus bas un pré plein de vaches. Le ciel est bleu, mais le fond de vallée encore envahi par le brouillard. Pourtant, il n’y a pas d’erreur, des remorques me suivent de peu et se garent en bordure du forêt. Rapidement tout le monde se met au travail : montage des machines et installation du rail de lancement.

 En fin de compte, 9 planeurs multicolores sont alignés :

 - le Spalinger.18 bien connu de notre ami Willy Schwarzenbach

- un Moswey 3 superbement instrumenté (comme l’illustration de la Li66 en page 19)

- trois « Baby »  (un Grunau, un Karpf et le  Nord 1300 de PA Ruffieux)

- deux « L. Spatz 55 » (équivalent de notre Fauconnet)

- un « Bergfalke II» (monté aussi vite que les Spatz).

- et un Ka.8

 Le briefing : bilingue français et « schwitzertütsch »

Pour les décollages, le planeur est posé sur le rail et 16 personnes  réparties en 2 groupes tendent le sandow au commandement du chef de piste muni d’un mégaphone. Pas de problèmes, tous les pilotes ont préalablement subi un entraînement obligatoire sur aérodrome.

Pour les atterrissages, c’est plus compliqué :

-  Si on trouve des ascendances : il est possible de revenir se poser sur place. Pour faciliter la tâche des pilotes, Willy a installé un grand V en tissu qui indique le point d’aboutissement. Compte tenu de la configuration du terrain, il faut être extrêmement précis, sinon gare aux mauvaises surprises.

- S’il n’y a pas d’ascendances, l’aérodrome d’Yverdon, peut théoriquement être rejoint avec une finesse de 10, mais en y regardant plus près, la finesse max. d’un « Baby » est de 17 à 55 km/h ... dans ces conditions, un pilote qui vole un tout petit peu trop vite ou subit un petit peu de vent de face a de fortes chances de se retrouver trop bas sur une agglomération invachable avec devant lui une nasse de  lignes électriques à  haute tension... donc à défaut d’excellentes conditions, mieux vaut s’abstenir.

- En fin de compte, la solution la plus raisonnable consiste à se poser dans l’un des beaux champs près du village de Champagne juste au pied de la pente (600 mètres plus bas). 

Pour la météo, on nous a promis de belles ascendances, mais nous avons dû attendre le début de l’après-midi pour voir d’abord disparaître la mer de nuages et ensuite s’établir la brise.

 Première giclée : Pierre-Alain Ruffieux avec son Nord 1300. Tout le monde observe ce qui va se passer.  Dans un premier temps il perd de l’altitude, puis en longeant la pente hourra !!! il accroche des ascendances. Quelques aller-retour et il est au dessus de l’altitude de départ. D’autres machines sont lancées : le Grunau de Neuchâtel avec Jacques Béguin alias « Picoche », le Karpf-Baby de Bellechasse, le Moswey, le Spalinger 18 de Willy. Un peu plus tard, Pierre-Alain avec son 1300 annonce qu’il va se poser ... pas besoin de radio, avec son cockpit en « torpédo » il fait en sorte de justifier le surnom de « Décibel » que certains lui ont donné dans le passé. Tout le monde libère la place et nous avons la preuve que les atterrissages sont possibles sans faire de dégâts. 

 Pierre-Alain m’avait d’abord proposé d’utiliser son Nord 1300. Avec son fils Pierre-Louis, nous devions donc être 3 à voler sur cette machine. Mais un planeur se trouve sans pilote. Max Räz, venu de Grenchen avec sa machine souffre d’une toux tenace et estime préférable de ne pas voler. Il me propose de prendre sa place... et me voici installé dans son L.Spatz HB-575.  Je lève mon pouce et Willy Fahrni qui tient l’aile donne l’ordre de tendre le sandow... un instant plus tard, une violente accélération et je suis en vol  (en gros, le planeur a dû passer de 0 à plus de 80 km/h en moins de 7 mètres). Un petit virage à droite et je longe la pente en quête d’ascendances et quelques minutes plus tard je peux survoler le point de départ, juste pour voir décoller sous moi le grand et lourd « Bergfalke ». Quelques petits cumulus commencent par se former et progressivement il est possible de se mettre à spiraler et atteindre le plafond qui est de l’ordre de 1700 mètres. Panorama  splendide : en dessous les forêts et pâturages du Jura, à l’est toute la chaîne des Alpes Suisses, entre les deux, le « plateau Suisse » et le lac de Neuchâtel sur lequel on distingue de nombreux voiliers. Enfin, plus au sud le massif du Mont Blanc pris dans les nuages.

 En annexe au programme de la journée : apéritif et discours avec les autorités locales à 17 heures. On nous avait prévenu : ceux qui se poseront ailleurs ne seront dépannés qu’à l’issue de ces réjouissances. A tour de rôle, 5 planeurs atterrissent au point de départ.

 Pour ma part, je préfère rester en l’air et me poser plus tard dans le confortable champ de Champagne. La machine appartenant à un copain j’ai surtout aucune envie de risquer une casse sur le site de Mauborget beaucoup plus délicat. Plus tard, avec le ralentissement des ascendances, les autres planeurs disparaissent de ma vue et je me décide aussi à quitter la pente. Je vois le Nord 1300  posé et le K.8 en cours d’approche en vent arrière. Enfin, je finis par atterrir à mon tour sur une bande de luzerne fraîchement coupée et m’arrête à une vingtaine de mètres des deux autres planeurs. Une voiture stationne à proximité et des gamins accourent. Ils me proposent de l’aide pour le démontage et m’invitant à venir prendre un apéritif... surpris,  je découvre que ce sympathique accueil est organisé par la fille et le gendre de Willy Schwarzenbach (ils habitent  à moins de deux kilomètres de là).

 Ainsi se termine un vol de rêve qui restera certainement pour toujours gravé dans ma mémoire. Pas pour sa durée (environ 1 heure 3/4) ni par sa distance (but fixé de 3490 mètres déterminé avec autant de précision par l’ami Pierre-Alain Ruffieux avec son inséparable GPS), ni encore par la machine utilisée (un simple vieux « Spatz », planeur en bois et toile construit en 1964), mais pour la poésie du décollage « à l’élastique » sur une montagne et mon premier atterrissage hors aérodrome.

 Un convoi de 3 remorques nous rejoint, nous démontons les machines et les ramenons au point de départ. La soirée se terminera dans une sympathique auberge de montagne et dans la bonne humeur générale.

 Bilan de la  journée : un total 10 heures ½ de vol  réalisés avec 11 « giclées », 3 atterrissages dans un champ près de Champagne et un atterrissage sur l’aérodrome de Môtiers, dans le val de Travers.

 Le dimanche matin, le voile de nuages gris masque le soleil nous enlève tout espoir d’ascendances. Quelques machines sont toutefois remontées dans l’espoir de faire des vols planés après dissipation de la mer de nuages qui cache la vallée. Enfin, on commence par distinguer quelques morceaux du lac, mais une bonne averse de pluie fait que les rares trous se referment aussitôt.  Pour finir, au cours d’un ultime briefing, les organisateurs font l’annonce suivante : « Le dernier décollage au sandow sur le territoire Suisse et pour l’année 1999 a eu lieu hier ». Démontage des planeurs ainsi que de la rampe de lancement et chacun rentre chez lui. Depuis, la plupart rêvent de revenir l’année prochaine...

 Pour la petite histoire, signalons que l’idée de refaire voler des planeurs au sandow a germé pendant la 1ère balade de planeurs anciens entre Angers et Paray-le-Monial. Très précisément au cours d’un dîner au Blanc le 26 août 1992.  Depuis cette date, pendant près de 7 ans, les équipages suisses présents ont poursuivi l’idée par une minutieuse mise au point du matériel, des essais et des séances d’entraînement, la prospection de sites favorables et en fin de compte par l’organisation de ce mémorable week-end.  Un sacré boulot ! ... je tiens à les en remercier.


Date de création : 09/11/2008 - 11:11
Dernière modification : 09/11/2008 - 11:11
Catégorie : 2/ Le sandow
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