ARTICLE PARU DANS LA LETTRE D’INFORMATION DE DEDALE N°84 - HIVERS 2004

 

 

Trois fauconnets chez les Helvètes :

chapitre 2 : Mauborget 2004

 

 

Lors de la précédente LI, vous pensiez que ce titre était destiné à un article : et bien non ! Depuis que Peter nous a parrainés en Suisse, nous avons l’intention d’écrire un livre dont voici le second chapitre. Le chef de l’OSV, Willy Fahrni, ne s’y est pas trompé, car en nous voyant, il ne dit plus l’équipe des spatz français, mais les hommes du fauconnet, en donnant à notre oiseau un accent qui fait chanter ses lettres de noblesse ! Le chapitre II débute en Juillet par un Mail de Peter : l’équipe des Suisses romans a trouvé un terrain, mais la date est avancée d’une semaine. Il faut renvoyer l’inscription avant le 27 juillet, précision suisse oblige, pour être de la partie. Pascal est en vacances, mais je l’inscris d’office : aucun fauc ne doit manquer à l’appel !

 

Vendredi 10 septembre, réveil à 5h, nous accrochons le F-CCLI derrière le Touran. Depuis une semaine, il dort dans sa remorque devant la maison, nous lui avons monté un Gmètre et un appuie-tête spécial. Nous prenons la route, avec mon père que j’ai invité pour faire le Gummihunde (vous savez, la force tractrice), direction Pontarlier. Le ciel, d’un bleu limpide, se lève sur le Jura : la journée sera belle. Après être passés devant les ateliers Sbarro, le Designer suisse installé en France, nous passons la frontière à Vallorbe. RAS. Nous voici en Suisse,encore quelques kilomètres pour atteindre Yverdon et le bord du lac de Neuchatel, et nous voici rendus à Champagne, lieu des réjouissances. Nous sommes presque les premiers. Peter et Manouche, qui ont fait la route la veille, sont déjà là. Peter ouvre la porte du camping-car et nous offre un café : quelques forces seront les bienvenues. En un instant, l’équipe de l’OSV arrive : Lilly, Willy, Piccoche, Max, et leurs amis s’installent dans le champ bientôt rejoints par Pierre-Alain. Le paysan qui nous accueille dans son champ est venu nous le rouler : mieux que la piste habituellement utilisée par nos vieux faucs ! BRIEFING, le signal est donné, et Willy nous fait le premier cadeau du jour, lors du choix des machines : un Ka8, un Karpf-baby et lorsque je propose un spatz français, le chef me répond : « Nein, nicht Spatz, aber Fökonette ! ». Les machines montées, il faut faire les comptes : deux élastiques fois huit Gummihundes, un chef, un pilote, un cameraman ( Willy Schartzenbach), il faut 19 personnes et nous sommes 19 : précision suisse oblige. Nous commençons par finir les qualifications de Stéphanie et des amis de Schänis, puis nous réalisons une giclée chacun. ESSEN ! les deux Willy ont préparé des sandwichs et des boissons pour tous. Retour en piste, mais, comme à Mollis, le vent a tourné et il nous faut changer d’axe de piste. Démontage et remontage de notre Gummi sous un soleil de plomb et on repart pour une série : et de deux. Un ami de nos compères romans nous gratifie d’une petite démo de stampe et salue nos efforts par un passage sur notre champ. Pierre-Alain valide le crochet de son AV36, pendant que Pascal répare le sien. Le mauvais anneau et une pré-tension insuffisante ont plié le croc : les efforts ne sont pas si anodins, il faudra surveiller les prochains lancements si on veut finir notre qualif ( 6 départs à plat mini). Nous sommes tous très fatigués par le soleil et ce foutu élastique, mais le chef a dit «  immer zwei für Pascal und Didier ». Nous terminons donc l’après-midi avec la qualif en poche : sincèrement, nous n’y croyions pas, mais les Suisses ont une façon de se hâter lentement, qui leur donne une efficacité absolue. Il suffit de suivre les ordres du chef, ce que n’a pas supporté l’an passé notre ami Ragot : dommage ! Rendez-vous au bar, où l’on arrose nos exploits : une vingtaine de giclées et six nouvelles qualifs. Enfin, nous retournons sur Montbéliard et raccompagnons mon père, qui n’est pas venu pour rien.

 

Samedi 11 : la prévi est bonne pour la journée, mais nous aurons la pluie pour ce soir. Nous renonçons donc à prendre mon fauconnet qui n’a pas encore de remorque couverte, et nous partons pour Mauborget. La nuit a été courte, mais le moral est au beau fixe. Nous serons deux sur le fauc de Pascal, je ne ferai peut-être pas mon lâché montagne cette année, mais les objectifs sont déjà largement atteints, donc tout va bien. Ayant récupéré  le F-CCLI au passage à Champagne, nous grimpons les 800 mètres de dénivelé, qui nous amènent au site de décollage à 1170m : un petit champ en bordure nord du village. Tous nos amis sont à pied d’œuvre pour monter les machines : un Moswey, un Karpf-Baby, un Grunau-Baby, une AV36, un Spatz, deux Ka8 et les Fauconnets de Pascal et Peter. BRIEFING ! Cette fois pas de soucis pour les volontaires au Gummihunde. Coté pilotes, 12 prétendants. Je serai n°2 sur le fauc qui est programmé pour deux rotations, de même que le Grunau, le Spatz et le Moswey qui partiront donc en premier. Connaissant les oiseaux (Pascal et son fauc), je suis sûr qu’ils vont accrocher et que mon tour sera pour 2005. Je serai donc dépanneur. C’est au moment où je m’apprête à intégrer l’équipe des tireurs que le plus beau cadeau de l’année arrive de Lilly, qui, ne se sentant pas en grande forme, m’offre son HB-701. Mille fois merci, Lilly, je ferai donc mon lâché sandow et mon lâché Ka8 le même jour. Nous finissons les visites prévol des machines en mangeant sur le pouce : les premières machines prennent l’air dans une ambiance magique, où la technique ancestrale du décollage au sandow s’intègre parfaitement à cet univers champêtre. Moswey, Spatz, Karpf, Grunau, AV36. Arrive le tour le Pascal : après le décollage le plus rapide de sa vie, Pascal soigne son pilotage en collant à la pente pour profiter au maximum de l’effet dynamique (bien que le vent soit de travers), puis… il accroche une bulle. C’est gagné ; le vol ne sera pas que plané. Je laisse la place sur le rail à Stéphanie qui préfèrera les thermiques de plaine aux ascendances du relief. Cette fois, c’est mon tour : Le Ka8 prend l’air plus calmement que le fauc (230 kg contre 170kg), le décollage est lent, mais ça prend l’air aussi ! Peter fermera la Première tournée de giclée, puis il nous rejoindra sur le relief en compagnie des parapentes. Les pompes ne sont pas nombreuses et il faut se partager les ascendances. Les trois fauconneux, après avoir gagné quelques centaines de mètres, admirent le site vu du dessus. J’apprécie le cadeau de Lilly, le Ka8 est très agréable et il monte bien. Au bout d’une heure, je quitte le relief et après quelques bulles en plaine, je viens rejoindre Peter et Stéphanie à l’atterrissage. Pendant que Pascal profite encore du ciel, nous commençons le Yoyo : remontée à Mauborget, accrochage des remorques, descente à Champagne, mise en boite puis remontée : douze fois ! Les trois planeurs ayant deux pilotes ont remis le couvert en milieu d’après midi, après un changement d’axe dû au vent. Quand nous arrivons avec les remorques, Pascal est enfin posé, et nous admirons un spectacle des plus inhabituels : neuf planeurs dans le même champ. Le temps de tout plier et la pluie arrive pour laver le dernier planeur : le petit fauc jaune de Peter. Remontée au point de décollage pour apéritif en lisière de forêt, puis repas convivial au restaurant des parapentes, surplombant le site, avec vue sur le lac. Affamés par nos exploits, nous apprécions le repas, au cours duquel Willy Fahrni remet à chacun le traditionnel souvenir : une bouteille de Champagne, le petit village où nous atterrissions, cuvée de Gamay avec une étiquette spéciale sandow. Les suisses ont un sens inégalé de l’accueil et du savoir-faire qui se concrétise jusque dans la distribution  de mini timbres Mauborget 2004 à coller dans le carnet de vol pour commémorer l’évènement !

 

Dimanche 12: La pluie est au rendez-vous, le vent est contraire, comme nous le confirme, à distance, la webcam du restaurant des parapentes. Les vols sont annulés, mais cela ne peut pas altérer le souvenir de cette édition qui fut une réussite : 6 nouvelles qualifs, 9 machines, 12 vols en montagne. L’hiver sera moins long avec les souvenirs de l’année écoulée.

 

Remerciements à toute l’équipe de l’OSV et aux chefs Willy et Andréas Fahrni.

 

Septembre 2004, Didier Hosatte.

 

 

 

L’équipe de France Sandow

 

 

Dudu aussi beau que sa machine

 

 

Décollage du Grunau – L’AV36 attend son tour